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Décès évitables : l’Europe peut mieux faire

publié le 25 septembre 2025

E n 2022, 1,1 million de décès de personnes âgées de moins de 75 ans auraient pu être évités dans l’Union européenne (UE), grâce à un traitement précoce ou à la prévention des maladies. Ces chiffres, publiés par Eurostat au début de l’été, correspondent à "386 710 décès dus à des maladies qui pourraient être prises en charge médicalement grâce à des soins de qualité et 725 625 décès dus à des maladies que des interventions efficaces en santé publique auraient pu prévenir" : notamment les cancers du poumon, les maladies coronariennes et le Covid-19.

"Ces données sont publiées alors que l’Europe, confrontée à une grave pénurie de personnels de santé, a besoin de 1,2 million de médecins, d’infirmières et de sages-femmes supplémentaires", alerte la CES, la Confédération européenne des syndicats. "Les règles budgétaires européennes [actuelles] obligent les États membres à restreindre le financement des services publics, et les gouvernements sont désormais contraints de réorienter leurs ressources vers les dépenses de défense."

Des services de santé insuffisamment financés

La Lettonie est le pays qui affiche les statistiques les moins optimistes, suivie par la Roumanie, la Hongrie et la Lituanie. Les Européens les mieux protégés sont ceux qui vivent au Lichtenstein et en Suisse, en Norvège, puis en Islande. La France se situe en onzième position dans ce palmarès de santé publique.

Pour Esther Lynch : "Il est choquant et inacceptable que plus d’un million de personnes perdent la vie chaque année dans l’UE à cause de maladies évitables parce que nos services de santé ne sont pas correctement financés. Ces chiffres montrent une fois de plus que l’austérité tue." Quant à Jan Willem Goudriaan, secrétaire général de la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP), il rappelle que " les travailleurs de la santé sont contraints de travailler dans des conditions impossibles : soins dans les couloirs, longs délais d’attente, lits fermés, pénurie alarmante de personnels, épuisement professionnel… [Alors que] les ressources existent. Même une modeste taxe de 1 % sur l’extrême richesse [en Europe, NDLR] suffirait à couvrir les pénuries de personnel dans le secteur de la santé".

InFO militante, par Sandra Déraillot, publié jeudi 25 septembre 2025